Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/387

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eu à ſes yeux une dépendance très-prochaine du mouvement des aſtres. De-là les fauſſes prédictions & les terreurs qu’elles ont inſpirées : terreurs qui ont toujours troublé la terre, & dont l’ignorance eſt tout-à-la-fois le principe & la meſure.

Quoique Montezuma eût pu, comme tant d’autres, être atteint de cette maladie de l’eſprit humain, rien ne porte à penſer qu’il ait eu une foibleſſe, alors ſi commune. Mais ſa conduite politique n’en fut pas meilleure. Depuis que ce prince étoit ſur le trône, il ne montroit aucun des talens qui l’y avoient fait monter. Du ſein de la molleſſe, il mépriſoit ſes ſujets, il opprimoit ſes tributaires. L’arrivée des Eſpagnols ne rendit pas du reſſort à cette âme avilie & corrompue. Il perdit en négociations, le tems qu’il falloit employer en combats, & voulut renvoyer avec des préſens des ennemis qu’il falloit détruire. Cortès, à qui cet engourdiſſement convenoit beaucoup, n’oublioit rien pour le perpétuer. Ses diſcours étoient d’un ami. Sa miſſion ſe bornoit, diſoit-il, à entretenir de la part du plus grand monarque de l’Orient, le puiſſant maître du Mexique. À toutes les