Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/395

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& lui déclare qu’il faut le ſuivre, ou ſe réſoudre à périr. Ce prince, par une baſſeſſe égale à la témérité de ſes ennemis, ſe met entre leurs mains. Il eſt obligé de livrer au ſupplice les généraux qui n’avoient agi que par ſes ordres ; & il met le comble à ſon aviliſſement, en rendant hommage de ſa couronne au roi d’Eſpagne.

Au milieu de ces ſuccès, on apprend que Narvaès vient d’arriver de Cuba avec huit cens fantaſſins, avec quatre-vingts chevaux, avec douze pièces de canon, pour prendre le commandement de l’armée & pour exercer des vengeances. Ces forces étoient envoyées par Velaſquès, mécontent que des aventuriers partis ſous ſes auſpices euſſent renoncé à toute liaiſon avec lui, qu’ils ſe fuſſent déclarés indépendans de ſon autorité, & qu’ils euſſent envoyés des députés en Europe, pour obtenir la confirmation des pouvoirs qu’ils s’étoient arrogés eux-mêmes. Quoique Cortès n’ait que deux cens cinquante hommes ; il marche à ſon rival ; il le combat, le fait priſonnier, oblige les vaincus à mettre bas les armes, puis les leur rend en leur propoſant de le ſuivre. Il gagne leur cœur par ſa con-