Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/408

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ment échappé. La crainte de ceux qu’il falloit courir encore les rendit perfides. Ils convinrent entre eux de maſſacrer leur général & de faire paſſer le commandement à un officier, qui, abandonnant des projets qui leur paroiſſoient extravagans, prendroit des meſures ſages pour leur conſervation. La trahiſon alloit s’exécuter, quand le remords conduiſit un des conjurés aux pieds de Cortès. Auſſitôt ce génie hardi, dont les événemens inattendus développoient de plus en plus les reſſources, fait arrêter, juger & punir Villafagna, moteur principal d’un ſi noir complot ; mais après lui avoir arraché une liſte exacte de tous ſes complices. Il s’agiſſoit de diſſiper les inquiétudes que cette découverte pouvoit cauſer. On y réuſſit, en publiant que le ſcélérat a déchiré un papier qui contenoit, ſans doute, le plan de la conſpiration ou le nom des aſſociés, & qu’il a emporté ſon ſecret au tombeau, malgré la rigueur des ſupplices employés pour le lui arracher.

Cependant, pour ne pas donner aux troupes le tems de trop réfléchir ſur ce qui vient de ſe paſſer, le général ſe hâta d’attaquer Mexico, le grand objet de ſon ambition & le