Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/450

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des liqueurs fortes. La défenſe ne pouvoit pas avoir pour objet celles de l’Europe, d’un prix néceſſairement trop haut, pour que des hommes conſtamment opprimés, conſtamment dépouillés, en fiſſent jamais uſage. C’étoit uniquement du pulque que le gouvernement cherchoit à les détacher.

On tire cette boiſſon d’une plante connue au Mexique ſous le nom de maguey, & ſemblable à un aloës pour la forme. Ses feuilles, raſſemblées autour du collet de la racine, ſont épaiſſes, charnues, preſque droites, longues de pluſieurs pieds, creusées en gouttières, épineuſes ſur le dos, & terminées par une pointe très-acérée. La tige qui ſort du milieu de cette touffe s’élève deux fois plus haut, & porte à ſon ſommet ramifié des fleurs jaunâtres. Leur calice à ſix diviſions eſt chargé d’autant d’étamines. Il adhère par le bas au piſtil qui devient avec lui une capſule à trois loges remplie de ſemences. Le maguey croît par-tout dans le Mexique, & ſe multiplie facilement de bouture. On en fait des haies. Ses diverſes parties ont chacune leur utilité. Les racines ſont employées pour faire des cordes ; les tiges donnent du bois ; les pointes