Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/452

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le pulque que ſont continuellement tournés les regards de tous les Indiens. Ils y paſſent les jours, les ſemaines ; ils y laiſſent la ſubſiſtance de leur famille, très-ſouvent le peu qu’ils ont de vêtemens.

Le miniſtère Eſpagnol, averti de ces excès, en voulut arrêter le cours. Le remède fut mal choiſi. Au lieu de ramener les peuples aux bonnes mœurs par des ſoins paternels, par le moyen ſi efficace de l’enſeignement, on eut recours à la funeſte voie des interdictions. Les eſprits s’échauffèrent, les séditions ſe multiplièrent, les actes de violence ſe répétèrent d’une extrémité de l’empire à l’autre. Il fallut céder. Le gouvernement retira ſes actes prohibitifs : mais il voulut que l’argent le dédommageât du ſacrifice qu’il faiſoit de ſon autorité. Le pulque fut aſſujetti à des impoſitions qui rendent annuellement au fiſc onze ou douze cens mille livres.

Une nouvelle ſcène, d’un genre plus particulier, s’ouvrit vingt-cinq ou trente ans plus tard au Mexique. Dans cette importante poſſeſſion, la police étoit négligée au point qu’une nombreuſe bande de voleurs parvint