Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/458

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ties de l’empire qu’une nature bienfaiſante a traitées plus favorablement.

La qualité du ſol eſt auſſi très-différente. Il eſt quelquefois ingrat, quelquefois fertile, ſelon qu’il eſt montueux, uni ou ſubmergé.

Les Eſpagnols ne ſe virent pas plutôt les maîtres de cette riche & vaſte région, qu’ils s’empreſſèrent d’y édifier des villes dans les lieux qui leur paroiſſoient le plus favorables au maintien de leur autorité, dans ceux qui leur promettoient de plus grands avantages de leur conquête. Ceux des Européens qui vouloient s’y fixer obtenoient une poſſeſſion aſſez étendue : mais ils étoient réduits à chercher des cultivateurs que la loi ne leur donnoit pas.

Un autre ordre de choſes s’obſervoit dans les campagnes. Elles étoient la plupart diſtribuées aux conquérans pour prix de leur ſang ou de leurs ſervices. L’étendue de ces domaines, qui n’étoient accordés que pour deux ou trois générations, étoit proportionnée au grade & à la faveur. On y attacha, comme ſerfs, un nombre plus ou moins grand de Mexicains. Cortès en eut vingt-trois mille dans les provinces de Mexico, de Tlaſcala,