Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/470

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d’un autre ver fort commun, ou dont les feuilles qui font leur prix ſont dévorées en vingt-quatre heures par les chenilles. Ce dernier accident trop ordinaire a fait dire que les cultivateurs d’indigo ſe couchoient riches & ſe levoient ruinés.

Cette production doit être ramaſſée avec précaution, de peur qu’en la ſecouant on ne faſſe tomber la farine attachée aux feuilles, qui eſt très-précieuſe. On la jette dans la trempoire : C’eſt une grande cuve, remplie d’eau. Il s’y fait une fermentation qui, dans vingt-quatre heures au plus tard, arrive au degré qu’on déſire. On ouvre alors un robinet pour faire couler l’eau dans une ſeconde cuve, appelée la batterie. On nettoie auſſi-tôt la trempoire afin de lui faire recevoir de nouvelles plantes, & de continuer le travail ſans interruption.

L’eau qui a paſſé dans la batterie ſe trouve imprégnée d’une terre très-ſubtile qui conſtitue ſeule la fécule ou ſubſtance bleue que l’on cherche, & qu’il faut séparer du ſel inutile de la plante, parce qu’il fait ſurnager la fécule. Pour y parvenir, on agite violemment l’eau avec des ſeaux de bois percés & attachés à