Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/491

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tes pour payer les dépenſes qu’elles exigeoient.

Avant l’arrivée des Caſtillans, les Mexicains n’avoient d’or que ce que les torrens en détachoient des montagnes ; ils avoient moins d’argent encore, parce que les haſards qui pouvoient en faire tomber dans leurs mains, étoient infiniment plus rares. Ces métaux n’étoient pas pour eux un moyen d’échange, mais de pur ornement & de ſimple curioſité. Ils y étoient peu attachés. Auſſi prodiguèrent-ils d’abord le peu qu’ils en avoient à une nation étrangère qui en faiſoit ſon idole ; auſſi en jettoient-ils aux pieds de ſes chevaux, qui, en mâchant leurs mords, devaient paroître s’en nourrir. Mais, lorſque les hoſtilités entre les deux peuples eurent commencé, & à meſure que l’animoſité augmentoit, ces perfides tréſors furent jetés en partie dans les lacs & dans les rivières, pour en priver un ennemi implacable qui ſembloit n’avoir paſſé tant de mers que pour en obtenir la poſſeſſion. Ce fut ſur-tout dans la capitale & à ſon voiſinage qu’on prit ce parti. Après la ſoumiſſion, le conquérant parcourut l’empire pour ſatiſfaire ſa paſſion domi-