Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/513

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dans une indolence perpétuelle ; & c’étoit aux bananes, aux noix de coco, ſur-tout au rima, qu’ils devoient ce malheur ou cet avantage.

Le rima, célèbre par quelques voyageurs ſous le nom d’arbre à pain, n’eſt pas encore bien connu des botaniſtes. C’eſt un arbre dont la tige élevée & droite ſe diviſe vers la cime en pluſieurs branches. Ses feuilles ſont alternes, grandes, fermes, épaiſſes, ſinuées profondément vers les bords latéraux. Les plus jeunes, avant leur développement, ſont enfermées dans une membrane qui ſe deſſèche & laiſſe en tombant une impreſſion circulaire autour de la tige. Elles rendent, ainſi que les autres parties de l’arbre, une liqueur laiteuſe très-tenace. De l’aiſſelle des feuilles ſupérieures ſort un corps ſpongieux, long de ſix pouces, tout couvert de petites fleurs mâles très-ſerrées. Plus bas, on trouve d’autres corps chargés de fleurs femelles, dont le piſtil devient une baie allongée remplie d’une amande. Ces baies, portées ſur un axe commun, ſont ſi rapprochées, qu’elles ſe confondent & forment, par leur aſſemblage, un fruit très-gros & haut de