Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/53

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ennemis dans le continent, & prodiguoient à la maiſon d’Autriche des ſommes immenſes qu’elle employoit à combattre la France : mais à la paix, le luxe d’une couronne rendoit à l’autre plus de richeſſes qu’elle ne lui en avoit ôté par la guerre.

Des états, qui par leur étendue rendroient formidable la puiſſance Autrichienne, bornent ſes facultés par leur ſituation. La plus grande partie de ſes provinces eſt éloignée des mers. Le ſol de ſes poſſeſſions produit peu de vins, peu de fruits précieux aux autres nations. Il ne fournit ni les huiles, ni les ſoies, ni les belles laines qu’on recherche. Rien ne lui permettoit d’aſpirer à l’opulence, & elle ne ſavoit pas être économe. Avec le luxe & le faſte naturel aux grandes cours, elle n’encourageoit point l’induſtrie & les manufactures, qui pouvoient fournir à ce goût de dépenſe. Le mépris qu’elle a toujours eu pour les ſciences arrêtoit ſes progrès en tout. Les arrières reſtent toujours médiocres dans tous les pays où ils ne ſont pas éclairés par les ſavans. Les ſciences & les arts languiſſent enſemble, par-tout où n’eſt point établie la liberté de penſer. L’or-