Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/545

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baigne ſes murs s’exercent habituellement l’adreſſe & le courage de ces hommes moins opprimés que leurs voiſins. Avec des bateaux, ils forment des armées navales. Ils combattent entre eux, ils s’attaquent & ils ſe défendent avec une agilité ſurprenante. Ils bâtiſſent des châteaux de bois qu’ils couvrent de toile peinte & qu’ils aſſiègent. Ils n’excellent pas moins à la courſe des taureaux, au jeu des cannes, à la danſe, à tous les exercices de corps. Combien ces détails feront regretter que les Indiens ſoient tombés au pouvoir d’un vainqueur qui a reſſerré les liens de leur ſervitude au lieu de les relâcher.

La province de Guatimala a, comme les autres provinces de ſa dépendance, des troupeaux, des mines, du bled, du maïs, du ſucre, du coton : mais aucune ne partage avec elle l’avantage de cultiver l’indigo. C’eſt ſur ſon territoire qu’eſt placée une ville de ſon nom, où ſont réunis les adminiſtrateurs & les tribunaux néceſſaires au gouvernement d’un ſi grand pays.

Cette cité célèbre fut, bien ou mal-à-propos bâtie, dans une vallée large d’environ trois milles, & bornée par deux monta-