Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/548

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troupes regagneroient leurs bâtimens avec ce butin ; & ſi elles le vouloient avec des otages qui aſſureroient la tranquilité de leur retraite.

Le danger n’eſt plus malheureuſement le même. Un affreux tremblement à détruit Guatimala de fond en comble en 1772. Cette ville, une des plus riches de l’Amérique, n’offre plus que des ruines.

Elle renaîtroit bientôt dans d’autres contrées : car, que ne peuvent point les nations avives & induſtrieuſes ? Par elles des régions qu’on croyoit inhabitables ſont peuplées. Les terres les plus ingrates ſont fécondées. Les eaux ſont repouſſées, & la fertilité s’élève ſur le limon. Les marais portent des maiſons. À travers des monts entr’ouverts, l’homme ſe fait des chemins. Il sépare à ſon gré ou lie les rochers par des ponts qui relient comme ſuſpendus ſur la profondeur obſcure de l’abîme, au fond duquel le torrent courroucé ſemble murmurer de ſon audace. Il oppoſe des digues à la mer & dort tranquillement dans le domicile qu’il a fondé au-deſſous des flots. Il aſſemble quelques planches ſur leſquelles il s’aſſied ; il dit aux vents de le porter