Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/550

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Tels étoient ces fiers Eſpagnols qui conquirent l’Amérique : mais le climat, une mauvaiſe adminiſtration, l’abondance de toutes choſes énervèrent leurs deſcendans. Tout ce qui portoit l’empreinte de la difficulté ſe trouva au-deſſus de leurs âmes corrompues ; & leurs bras amollis ſe refusèrent à tous les travaux. Durant ce long période, ce fut un engourdiſſement dont on voit peu d’exemples dans l’hiſtoire. Comment une cité, engloutie par des volcans, ſeroit-elle alors ſortie de ces décombres ? Mais, depuis quelques années la nation ſe régénère. Déjà l’on a tracé le plan d’une autre ville, plus vaſte, plus commode, plus belle que celle qui exiſtoit : & elle ſera élevée à huit lieues de l’ancienne ſur une baſe plus ſolide. Déjà la cour de Madrid, s’écartant de ſes meſures ordinairement trop lentes, a aſſigné les fonds néceſſaires pour la conſtruction des édifices publics. Déjà les citoyens déchargés des tributs qui pouvoient ſervir de raiſon ou de prétexte à leur inaction, ſe prêtent aux vues du gouvernement. Un nouveau Guatimala embellira bientôt la Nouvelle-Eſpagne. Si cette activité ſe ſoutient, ſi elle augmente, les An-