Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/61

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nations ſe crurent en péril. Il ſe fit des ligues, des traités ſans nombre, pour rompre une harmonie qui paroiſſoit plus dangereuſe qu’elle ne l’étoit. On n’y réuſſit malgré tant de mouvement, que lorſque le conſeil de Madrid, qui n’avoit plus de tréſors à verſer en Allemagne, ſe fut convaincu qu’il couroit après des chimères. La défection de ſon allié n’étonna pas l’Autriche. Elle parut décidée à ſoutenir toutes les prétentions qu’elle avoit formées, ſpécialement les intérêts de ſon commerce. Soit que cette fermeté en imposât aux puiſſances maritimes ; ſoit, comme il eſt plus vraiſemblable, qu’elles ne conſultâſſent que les principes d’une politique utile, elles ſe déterminèrent en 1727 à garantir la pragmatique ſanction. La cour de Vienne paya un ſi grand ſervice par le ſacrifice de la compagnie d’Oſtende.

Quoique les actes publics ne fiſſent mention que d’une ſuſpenſion de ſept ans, les aſſociés ſentirent bien que leur perte étoit décidée, & que cette ſtipulation n’étoit là que par ménagement pour la dignité impériale. Ils avoient trop bonne opinion de la cour de Londres & des états-généraux, pour penſer