Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/92

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que peu de chêne, & qui tomboient preſque tous de vétuſté. Il ſe peut que la Suède ait un beſoin abſolu de toutes ſes galères : mais pour ſes vaiſſeaux, il faudra bien qu’elle ſe détermine à en diminuer le nombre. Ses facultés ne lui permettront jamais d’en armer même la moitié.

Le revenu public de cette puiſſance ne paſſe pas ſeize ou dix-ſept millions de livres. Il eſt formé par un impôt ſur les terres, par le produit des douanes, par des droits ſur le cuivre, le fer & le papier timbré, par une capitation & un don gratuit, par quelques autres branches moins conſidérables. C’eſt bien peu pour les beſoins du gouvernement. Encore faut-il trouver dans cette foible ſomme de quoi acquitter les dettes.

Elles montoient à 7 500 000 livres, lorſque Charles XI arriva au trône. Ce prince, économe de la manière dont il convient aux ſouverains de l’être, les paya. Il fit plus. Il rentra dans pluſieurs des domaines conquis en Allemagne & qui avoient été engagés à des voiſins puiſſans. Il retira les diamans de la couronne, ſur leſquels on avoit emprunté en Hollande des ſommes conſidérables. Il