Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/107

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Venezuela, & ils l’acceptèrent comme un fief de la Castille.

On devoit croire que des marchands, qui devoient leur fortune à l’achat & à la vente des productions territoriales, établiroient des cultures dans leur domaine. On devoit croire que des Allemands élevés au milieu des mines feroient exploiter celles qui se trouveroient sur la concession qui leur étoit faite. Ces espérances furent entièrement trompées. Les Velfers n’embarquèrent pour le Nouveau-Monde que quatre ou cinq cens de ces féroces soldats que leur patrie commençoit à vendre à quiconque vouloit & pouvoir payer leur sang. Ces vils stipendiaires portèrent au-delà des mers le goût du brigandage qu’ils avoient contracté dans les différentes guerres où ils avoient servi. Sous la conduite de leurs chefs, Alfinger & Sailler, ils parcoururent un pays immense, mettant les sauvages à la torture & leur déchirant le flanc pour les forcer à dire où étoit leur or. Des Indiens, entraînés & chargés de vivres, qu’on massacroit à l’instant où ils tomboient de fatigue, suivoient cette troupe barbare. Heureusement la faim, la fatigue, les flèches empoisonnées délivrèrent