Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/116

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Eſſayons de démêler les cauſes de cette ſingulière proſpérité ſous le joug du monopole, La compagnie comprit de bonne heure que ſes ſuccès ſeroient inséparables de ceux de la colonie, & elle avança aux habitans juſqu’à 3 240 000 livres ſans intérêt. La dette devoit être acquittée en denrées, & ceux qui manquoient à leurs engagemens étoient traduits au tribunal du repréſentant du roi qui jugeoit ſeul ſi les cauſes du retard étoient ou n’étoient pas légitimes.

Les magaſins de la compagnie furent conſtamment pourvus de tout ce qui pouvoit être utile au pays, conſtamment ouverts à tout ce qu’il pouvoit livrer. De cette manière, les travaux ne languirent jamais faute de moyens ou par défaut de débouchés.

La valeur de ce que la compagnie devoit vendre, la valeur de ce qu’elle devoit acheter ne furent pas abandonnées à la rapacité de ſes agens. Le gouvernement de la province fixa toujours le prix de ce qui arrivoit d’Europe ; & une aſſemblée composée des adminiſtrateurs, des colons & des facteurs décida toujours du prix des productions du ſol.

Ceux des habitans du Nouveau-Monde