Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/151

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jours de ſuite ; &, à cette époque, la conſternation eſt univerſelle. L’excès de l’humidité ruine les ſemences, & la séchereſſe enfante des maladies dangereuſes.

Mais ſi l’on excepte ces contre-tems infiniment rares, le climat eſt un des plus ſains. L’air y eſt ſi pur, qu’on n’y connoît pas ces inſectes dégoûtans qui affligent l’Amérique preſque entière. Quoique le libertinage & la négligence y rendent les maladies vénériennes preſque générales, on s’en reſſent très-peu. Ceux qui ont hérité de cette contagion ou qui l’ont contractée eux-mêmes, vieilliſſent également ſans danger & ſans incommodité.

L’humidité & l’action du ſoleil étant continuelles & toujours ſuffiſantes pour développer & pour fortifier les germes, l’habitant a ſans ceſſe ſous les yeux l’agréable tableau des trois belles ſaiſons de l’année. À meſure que l’herbe ſe deſſèche, il en revient d’autre ; & l’émail des prairies eſt à peine tombé qu’on le voit renaître. Les arbres ſont ſans ceſſe couverts de feuilles vertes & ornées de fleurs odoriférantes ; ſans ceſſe chargés de fruits dont la couleur, la forme & la beauté varient