Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/201

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avec des jambes plus courtes, un muffle plus ramassé ; mais du même naturel, des mêmes mœurs ; du même tempérament que le lama. Fait, comme lui, à porter des fardeaux ; plus obstiné dans les caprices, peut-être parce qu’il est plus foible.

Les lamas & les pacos sont d’autant plus utiles à l’homme, que leur service ne lui coûte rien. Leur fourrure épaisse leur tient lieu de bât. Le peu d’herbe qu’ils trouvent en marchant suffit pour leur nourriture & leur fournit une salive abondante & fraîche qui les dispense de boire.

Du tems des incas, les peuples montroient un grand attachement pour ces animaux utiles, & cette bienveillance s’est perpétuée. Avant de les employer aux travaux pour lesquels ils sont propres, les Péruviens assemblent leurs parens, leurs amis, leurs voisins. Aussi-tôt que l’assemblée est formée, commencent des danses & des festins qui durent deux jours & deux nuits. De tems en tems, les convives vont rendre visite aux lamas & aux pacos, leur tiennent des discours pleins de sentiment & leur prodiguent toutes les tendresses qu’on feroit à la personne la plus