Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/204

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d’état, que la philoſophie doit éclairer dans toutes leurs démarches,

La chair des lamas & des pacos peut être mangée quand ils ſont jeunes. La peau des vieux ſert aux Indiens de chauſſure, aux Eſpagnols pour des harnois. Il eſt poſſible auſſi de ſe nourrir du guanaco : mais la vigogne n’eſt recherchée que pour ſa toiſon & pour les bezoards qu’elle produit.

Tous ces animaux n’ont pas une laine égale. Celle du lama & du paco, qui ſont domeſtiques, eſt font inférieure à celle du guanaco & ſur-tout à celle de la vigogne. On trouve même une grande différence dans la laine du même animal. Celle du dos eſt communément d’un blond clair & de qualité médiocre ; ſous le ventre, elle eſt blanche & fine ; blanche & groſſière dans les cuiſſes. Son prix, en Eſpagne, eſt depuis quatre juſqu’à neuf francs la livre peſant, ſelon ſa qualité.

Ces toiſons étoient utilement employées au Pérou, avant que l’empire eût ſubi un joug étranger. Cuſco en fabriquoit, pour l’uſage de la cour, des tapiſſeries ornées de fleurs, d’oiſeaux, d’arbres aſſez bien imités. Elles ſervoient ailleurs à faire des mantes