Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/214

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il n’eſt pas à beaucoup près auſſi ductile que l’or, & le fil qu’on en obtient n’eſt pas, à diamètre égal, en état de ſupporter un poids auſſi fort ſans ſe rompre. Diſſous dans de l’eau régale, on peut, en le précipitant, lui faire prendre une infinité de couleurs différentes ; & M. le comte de Milly eſt parvenu à varier tellement ces précipités, qu’il a fait exécuter un tableau dans lequel il n’entroit preſque uniquement que de la platine.

L’or eſt ſuſceptible de s’allier avec tous les métaux, & la platine a comme lui cette propriété : mais lorſqu’elle entre dans l’alliage dans une trop grande proportion, elle le rend caſſant. Alliée avec le cuivre jaune, elle forme un métal dur & compacte, ſuſceptible de prendre le plus beau poli, qui ne ſe ternit point à l’air, & qui ſeroit en conséquence très-propre à faire des miroirs de téléſcope.

Il ne paroît pas que le mercure ait aucune action ſur la platine, M. Levis avoit proposé en conséquence l’amalgame avec le mercure, comme un moyen propre à la séparer d’avec l’or, auquel elle pouvoit avoir été unie : mais ce moyen a été regardé par les chymiſtes