Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/230

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fruitier n’a pu y être naturalisé. De toutes les eſpèces de bled qu’on a ſemées, l’orge ſeul a germé ; & encore n’eſt-il jamais parvenu à former du grain. Il n’y a que la pomme de terre qui ait proſpéré.

L’air n’eſt pas plus ſalubre que le ſol n’eſt fertile. Les enfans, nouvellement nés, périſſent par le tétanos encore plus ſouvent que dans le reſte du Nouveau-Monde. Ceux qui ont échappé à ce danger, ſont attaqués à trois ou quatre mois d’une toux violente, & meurent la plupart dans des convulſions, à moins qu’on n’ait l’attention de les tranſporter ſous un ciel plus doux. Cette précaution néceſſaire pour les Indiens, pour les meſſe, l’eſt beaucoup plus pour les Eſpagnols qui ſont moins robuſtes. La rigueur extrême du climat, les vapeurs ſulfureuſes qui couvrent l’horizon, le tempérament généralement vicié des pères & des mères, doivent être les cauſes principales d’une ſi grande calamité.

Il y avoit long-tems que les monts très-élevés de Guanca-Velica occupoient les hommes avides de richeſſes, lorſqu’ils ſont venus intéreſſer la phyſique.