Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/249

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reconnue & approuvée par Colomb, en 1502, elle ne fut bâtie qu’en 1584, des débris de Nombre-de-Dios. Elle eſt diſposée, en forme de croiſſant, ſur le penchant d’une montagne qui entoure le port. Ce port célèbre, autrefois très-bien défendu par des fortifications que l’amiral Vernon détruiſit en 1740, paroît offrir une entrée large de ſix cens toiſes : mais elle eſt tellement rétrécie par des rochers à fleur d’eau, qu’elle ſe trouve réduite à un canal étroit. Les vaiſſeaux n’y arrivent qu’à la toue, parce qu’ils trouvent toujours des vents contraires ou un grand calme. Ils y jouiſſent d’une sûreté entière.

L’intempérie de Porto-Belo eſt ſi connue, qu’on l’a ſurnommé le tombeau des Eſpagnols. Ce fut plus d’une fois une néceſſité d’y abandonner des navires dont les équipages avoient tous péri. Les habitans eux-mêmes n’y vivent pas long-tems & ont généralement un tempérament vicié. Il eſt comme honteux d’y demeurer. On n’y voit que quelques nègres, quelques mulâtres, un petit nombre de blancs qui y ſont fixés par les emplois du gouvernement. La garniſon