Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/252

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bonne-foi, qu’on n’ouvroit pas les caiſſes des piaſtres, qu’on ne vérifioit pas le contenu des balots. Jamais cette confiance réciproque ne fut trompée. Il ſe trouva plus d’une fois des ſacs d’or mêlés parmi des ſacs d’argent, des articles qui n’étoient pas portés ſur les factures. Les mépriſes étoient réparées avant le départ des vaiſſeaux ou à leur retour. Seulement, il arriva, en 1654, un événement qui auroit pu altérer cette confiance. On trouva en Europe que toutes les piaſtres reçues à la dernière foire avoient un cinquième d’alliage. La perte ſut ſoufferte par les commerçans Eſpagnols : mais comme les monnoyeurs de Lima furent reconnus pour auteur de cette malverſation, la réputation des marchands Péruviens ne ſouffrit aucune atteinte.

La foire, dont la mauvaiſe qualité de l’air avoit fait fixer la durée à quarante jours, ſe tint d’abord aſſez régulièrement. On voit par des actes de 1595, que les galions devoient être expédiés d’Eſpagne tous les ans, au plus tard tous les dix-huit mois ; & les douze flottes parties depuis le 4 août 1628, juſqu’au 3 juin 1645, prouvent qu’on ne s’é-