Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/309

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Cette herbe, dans laquelle les Eſpagnols & les autres habitans de l’Amérique Méridionale trouvent tant d’agrément, & à laquelle ils attribuent un ſi grand nombre de vertus, eſt d’un uſage général dans cette partie du Nouveau-Monde. On la jette ſéchée & preſque en pouſſière dans une coupe, avec du ſucre, du jus de citron & des paſtilles d’une odeur fort douce. L’eau bouillante qui eſt versée par deſſus, doit être bue ſur le champ, pour ne pas donner à la liqueur le tems de noircir.

XII. Liaiſons du Paraguay avec les contrées limitrophes & avec l’Eſpagne.

L’herbe du Paraguay eſt indifférente à l’Europe qui n’en conſomme point ; & nous ne prenons pas plus d’intérêt au commerce que fait cette région de ſes excellentes mules dans les autres contrées du Nouveau-Monde.

Cet animal utile eſt très-multiplié ſur le territoire de Buenos-Aires. Les habitans du Tucuman y portent des bois de conſtruction & de la cire, qu’ils échangent chaque année contre ſoixante mille mulets de deux ans, qui chacun ne coûtoit pas autrefois trois livres, mais qu’il faut payer huit ou dix aujourd’hui. On les tient quatorze mois dans les pâturages de Cordoue, huit dans ceux de