Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/347

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ce qu’une alliance heureuſe ou quelque circonſtance particulière les mette en état de couler des jours inutiles dans les plaiſirs & dans la molleſſe.

XXII. Les nègres.

À peine le Nouveau-Monde eut été découvert, qu’en 1503, on y porta quelques noirs. Huit ans après, il y en fut introduit un plus grand nombre, parce que l’expérience avoit prouvé qu’ils étoient infiniment plus propres à tous les travaux que les naturels du pays. Bientôt l’autorité les proſcrivit, dans la crainte qu’ils ne corrompiſſent les Américains & qu’ils ne les pouſſâſſent à la révolte. Las-Caſas, auquel il manquoit des notions juſtes ſur les droits de l’homme, mais qui s’occupoit ſans ceſſe du ſoulagement de ſes chers Indiens, obtint la révocation d’une loi qu’il croyoit nuiſible à leur conſervation. Charles-Quint permit en 1517 que quatre mille de ces eſclaves fuſſent conduits dans les colonies Eſpagnoles ; & le courtiſan Flamand qui avoit obtenu cette faveur, vendit aux Génois l’exercice de ſon privilège.

À l’expiration de l’octroi, ce vil commerce ceſſa preſque entièrement, mais les Portugais devenus ſujets de la cour de Madrid le rani-