Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/350

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cation du Sud. L’infidélité ou la négligence des agens qu’il avoit établis à Buenos-Aires, devenu l’entrepôt de ce commerce, furent telles, qu’en 1752 il ſe trouva ruiné, qu’il ſe vit forcé d’abandonner une entrepriſe qui, plus ſagement dirigée ou mieux ſurveillée, devoit donner des profits très-conſidérables.

On prit alors le parti de recevoir à Porto-Rico des eſclaves qui devoient au fiſc 216 liv. par tête, & qui après avoir payé cette taxe rigoureuſe étoient introduits librement ſur le continent & dans les iſles. Les Anglois qui avoient traité avec le gouverneur de Cuba rempliſſoient fidèlement leurs engagemens ; lorſque la cour de Madrid jugea convenable à ſes intérêts de changer de ſyſtême.

Il fut formé en 1765 une ſociété de quelques maiſons de commerce Eſpagnoles, Françoiſes & Génoiſes établies à Cadix. Cette compagnie, mal ſervie par ſes facteurs & très-obérée, alloit ſe diſſoudre, lorſqu’en 1773 le miniſtère jugea qu’il étoit de ſa ſageſſe & de ſa juſtice d’accorder des adouciſſemens aux conditions qu’il avoit d’abord imposées. On prolongea le privilège, on diminua les charges ; & depuis cette époque, l’impor-