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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/394

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bien propres à combattre, à diſſiper les erreurs de l’Eſpagne. Soit orgueil, ſoit jalouſie, cette nation repouſſa opiniâtrement les connoiſſances qui lui venoient de ſes rivaux ou de ſes voiſins.

Au défaut de ſecours étrangers, l’Eſpagnol, né avec l’eſprit de méditation, avec une ſagacité ardente, pouvoit découvrir des vérités importantes à ſa proſpérité. Ce génie propre à tout ſe porta, ſe fixa malheureuſement ſur des contemplations qui ne pouvoient que l’égarer davantage.

Pour comble de malheur, la cour de Madrid s’étoit fait de bonne heure une loi de ſoutenir les partis qu’elle avoit pris, pour qu’on ne pût pas la ſoupçonner de s’être légèrement déterminée. Les événemens, tout fâcheux qu’ils étoient, ne la dégoûtèrent pas de cette politique dans ſes rapports avec l’Amérique ; & elle y fut affermie par les ſuffrages combinés ou séparés d’une multitude d’agens séduits ou infidèles, qui aſſuroient leur fortune particulière par la continuité d’un déſordre univerſel.

XXXI. Suites que les funeſtes combinaiſons du miniſtère Eſpagnol eurent dans la métropole même.

Cependant le mal ne ſe fit pas ſentir dans les premiers tems, quoique des écrivains