Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/396

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conſommation immenſe d’hommes : mais il en paſſa beaucoup dans le Nouveau-Monde : mais cet autre hémiſphère, plus riche & plus peuplé, demanda plus de marchandiſes : mais les bras manquèrent pour tous les travaux. Alors, ce furent les nations étrangères, où le numéraire étoit encore rare & par conséquent la main-d’œuvre à un prix modique, qui fournirent des ſubſiſtances à l’Eſpagne, qui fournirent le vêtement à ſes colonies. En vain des réglemens sévères les excluoient de ce trafic. Amies ou ennemies, elles le firent ſans interruption & avec ſuccès ſous le nom des Eſpagnols eux-mêmes, dont la bonne-foi mérita toujours les plus grands éloges. Le gouvernement crut remédier à ce qu’il croyoit un déſordre & qui n’étoit qu’une ſuite naturelle de l’état des choſes, en renouvelant l’ancienne défenſe de toute exportation d’or, de toute exportation d’argent.

À Séville & enſuite à Cadix, des braves appellés Metedores portoient au rempart des lingots qu’ils jettoient à d’autres Metedores chargés de les délivrer à des chaloupes qui s’étoient approchées pour les recevoir. Jamais ce verſement clandeſtin ne fut troublé par