Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/420

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tialités humiliantes. Il s’établit entre les deux claſſes, dont l’une étoit accablée de faveurs & l’autre de refus, une averſion inſurmontable. Elle ſe manifeſta par des éclats, qui, plus d’une fois, ébranlèrent l’empire de la métropole dans le Nouveau-Monde. Ce levain étoit fomenté par le clergé créole & le clergé Européen, qui avoient auſſi contracté la contagion de ces diſcordes.

XXXIII. L’Eſpagne commence à ſortir de ſa léthargie.

Il nous eſt doux de pouvoir penſer, de pouvoir écrire que la condition de l’Eſpagne devient tous les jours meilleure. La nobleſſe n’affecte plus ces airs d’indépendance qui embarraſſoient quelquefois le gouvernement. On a vu arriver des hommes nouveaux, mais habiles, au maniement des affaires publiques qui furent trop long-tems l’apanage de la naiſſance ſeule. Les campagnes, mieux peuplées & mieux cultivées, offrent moins de ronces & plus de récoltes. Il ſort des ateliers de Grenade, de Malaga, de Séville, de Priego, de Tolède, de Talavera, & ſur-tout de Valence, des ſoieries qui ont de la réputation & qui la méritent. Ceux de Saint-Ildephonſe donnent de très-belles glaces ; ceux de Guadalaxara & d’Eſcaray des draps