Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/456

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Enfin, l’objection qui a le plus occupé la cour de Madrid, a été, à ce qu’il paroît, que toutes les nations de l’Europe verroient augmenter, par ces arrangemens, leur activité. C’eſt une vérité inconteſtable. Mais l’induſtrie Eſpagnole ne ſeroit-elle pas également encouragée, puiſque débarraſſée de l’impôt que les marchandiſes étrangères continueroient de payer à l’entrée du royaume, elle conſerveroit tous ſes avantages ? Mais le gouvernement ne percevroit-il pas toujours les droits qu’il auroit cru devoir laiſſer ſubſiſter ſur ces productions ? mais ſes navigateurs ne gagneroient-ils pas toujours leur fret ? mais les négocians ne ſeroient-ils pas les agens de ce commerce ? mais ſes ſujets du Nouveau-Monde n’obtiendroient-ils pas à meilleur marché tout ce qu’on leur porte ? Il eſt peut-être heureux pour cette puiſſance d’être obligée de partager avec les autres peuples l’approviſionnement de ſes poſſeſſions d’Amérique. S’il en étoit autrement, les puiſſances maritimes feroient les plus grands efforts pour l’en dépouiller. Y réuſſiroit-on ? C’eſt ce qui reſte à examiner.