Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/469

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lières & Européennes dans ſes poſſeſſions du Nouveau-Monde. Ces forces contiendront les peuples, elles repouſſeront l’ennemi, appuyées comme elles le ſont maintenant par une marine reſpectable.

Les Eſpagnols eurent à peine découvert un autre hémiſphère, qu’ils ſongèrent à s’en approprier toutes les parties. Pour donner de l’éclat à leur adminiſtration, les chefs des grands établiſſemens déjà formés, tentoient tous les jours de nouvelles entrepriſes ; & les particuliers, paſſionnés pour la même renommée, ſuivoient généralement ces traces brillantes. Les calamités inséparables d’une carrière ſi peu connue n’avoient pas encore altéré ce courage actif & infatigable ; lorſque des navigateurs hardis & entreprenans osèrent tourner leurs voiles vers des régions interdites à toute autre nation qu’à celle qui les avoit conquiſes. Les ſuccès qui couronnèrent cette audace firent juger à Philippe II qu’il étoit tems de mettre des bornes à ſon ambition ; & il renonça à des acquiſitions qui pouvoient expoſer ſes armes ou ſes eſcadres à des inſultes. Cette politique timide ou ſeulement prudente eut des ſuites plus