Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/472

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enchaînés ; ils ont fait pis encore, ils ont abruti ceux que leur glaive avoit épargnés. Ceux qu’ils ont tués n’ont ſouffert qu’un moment ; les malheureux qu’ils ont laiſſé vivre ont dû cent fois envier le ſort de ceux qu’on avoit égorgés. L’avenir ne vous pardonnera que quand les moiſſons germeront de tant de ſang innocent dont vous avez arrosé les campagnes, & qu’il verra les eſpaces immenſes que vous avez dévaſtés couverts d’habitans heureux & libres. Voulez-vous ſavoir l’époque à laquelle vous ſerez peut-être abſous de tous vos forfaits ? C’eſt lorſque reſſuſcitant par la pensée quelqu’un des anciens monarques du Mexique & du Pérou, & le replaçant au centre de ſes poſſeſſions, vous pourrez lui dire : Vois l’état actuel de ton pays & de tes sujets ; interroge-les, & juge nous.

Fin du huitième Livre.