Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/50

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convenables à leur ſexe, tous les arts de l’économie domeſtique.

L’aſtre du feu, qui diſſipe les ténèbres qui couvrent la terre ; qui tire le rideau de la nuit & étale ſubitement aux regards de l’homme étonné la ſcène la plus vaſte, la plus auguſte & la plus riante ; que la gaieté des animaux, le ramage des oiſeaux, le cantique de l’être qui penſe, ſaluent à ſon lever ; qui s’avance majeſtueuſement au-deſſus de leurs têtes, qui embraſſe un eſpace immenſe dans ſa marche à travers les eſpaces du ciel ; dont le coucher replonge l’univers dans le ſilence & la triſteſſe ; qui caractériſe les ſaiſons & les climats ; qui forme & diſſipe les orages ; qui allume la foudre & qui l’éteint ; qui verſe ſur les campagnes les pluies qui les fécondent, ſur les forêts les pluies qui les nourriſſent ; qui anime tout par ſa chaleur, embellit tout par ſa préſence, & dont l’abſence jette par-tout la langueur & la mort : le ſoleil fut le dieu des Péruviens. Et en effet quel être dans la nature eſt plus digne des hommages de l’homme ignorant que ſon éclat éblouit, de l’homme reconnoiſſant qu’il comble de bienfaits ? Son culte fut inſtitué. On lui haut des temples,