Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/63

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par l’avarice qui comptoit trouver des tréſors, les maiſons royales n’avoient ni majeſté ni décoration. Elles ne différoient que par l’étendue & par l’épaiſſeur des bâtimens ordinaires, conſtruits avec des roſeaux, du bois, de la terre battue, des pierres brutes ſans ciment, ſelon la nature du climat ou la commodité des matériaux.

Il faut reléguer au rang des fables, ces places de guerre qui couvraient l’empire. Il en exiſtoit ſans doute quelques-unes. Le bas-Pérou offre encore les débris de deux ſituées ſur des montagnes, l’une conſtruite avec de la terre & l’autre avec des troncs d’arbre. On ſoupçonne qu’elles avoient des foſſés & trois murailles, dont l’une dominoit ſur l’autre. C’en étoit aſſez pour contenir les peuples ſubjugués & pour arrêter des voiſins peu redoutables. Mais ces moyens de défenſe ne pouvoient ſervir de rien contre la valeur & les armes de l’Europe. Les fortereſſes du haut-Pérou, quoique bâties avec de la pierre, n’y étoient pas plus propres. M. de la Condamine qui viſita, avec l’attention ſcrupuleuſe qui lui étoit propre, le fort de Cannar, le mieux conſervé & le plus conſidérable