Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/129

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à Goyas & à Saint-Paul, les Indiens ont été réunis dans cent dix-ſept bourgades. Chacune eſt préſidée par un blanc. C’eſt lui qui règle les occupations, qui dirige les cultures, qui vend & achète pour la communauté, qui punit & qui récompenſe. C’eſt lui qui livre aux agens du fiſc le dixième des productions territoriales. C’eſt lui qui nomme ceux d’entre eux qui doivent aller remplir les corvées dont on les accable. Un chef revêtu d’une grande autorité ſurveille les opérations des préposés ſubalternes répandus dans les différentes peuplades.

Ces combinaiſons ont partagé les eſprits. Un écrivain, qui n’eſt jamais ſorti de l’Europe, ſeroit regardé comme bien hardi, s’il oſoit prononcer entre deux partis, qu’une expérience de trois ſiècles n’a pu retrait : mais qu’il me ſoit permis au-moins de dire qu’un des hommes les plus éclairés qui aient jamais vécu dans le Bréſil, m’a répété cent fois que les Indiens qu’on laiſſe maîtres de leurs actions dans la colonie Portugaiſe, ſont fort ſupérieurs en intelligence & en induſtrie à ceux qui ſont tenus dans une tutelle perpétuelle.