Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/154

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ſur les hommes qu’il leur plaît de diſtinguer, ſur ceux qu’elles veulent inviter à la liaiſon la plus intime entre les deux ſexes. Les rues ſont larges, la plupart tirées au cordeau, & terminées par un oratoire, ou le peuple chante tous les ſoirs des cantiques, devant un ſaint magnifiquement vêtu & enfoncé dans une niche dorée, bien éclairée & couverte d’une glace des plus tranſparentes. À l’exception d’un grand aqueduc qui conduit l’eau des hauteurs voiſines & de l’hôtel des monnoies, il n’y a aucun édifice public digne d’attention. Les temples ſont tous obſcurs, écrasés & ſurchargés d’ornemens du plus mauvais goût.

Les mœurs ſont à Rio-Janeiro ce qu’elles ſont à Bahia & dans tous les pays à mines. Ce ſont les mêmes vols, les mêmes tenniſons, les mêmes vengeances, les mêmes excès de tous les genres ; & toujours la même impunité.

On a bien dit que l’or repréſentoit toutes les richeſſes : mais on pouvoit ajouter, le bonheur, le malheur, preſque tous les vices, preſque toutes les vertus : car quelle eſt la bonne ou la mauvaiſe action qu’on ne puiſſe