Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/160

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donna la hardieſſe de ne vouloir d’autres maîtres qu’eux-mêmes, & le ſuccès couronna leur ambition. D’autres bandits & les générations qui ſortoient de leur liaiſon avec les femmes du pays, les recrutoient & les multiplioient. L’entrée étoit, dit-on, sévèrement fermée à tout voyageur dans la nouvelle république. Pour y être reçu, il falloit ſe préſenter avec le projet de s’établir. Les candidats étaient aſſujettis à de rudes épreuves. Ceux qui ne ſoutenoient pas cette eſpèce de noviciat ou qui pouvoient être ſoupçonnés de perfidie, étaient maſſacrés ſans miséricorde. C’étoit auſſi le fort de ceux qui paroiſſoient avoir du penchant à ſe retirer. Tout invitoit les Pauliſtes à vivre dans l’oiſiveté, dans le repos & dans la molleſſe. Une certaine inquiétude, naturelle à des brigands, courageux ; l’envie de dominer qui ſuit de près l’indépendance ; les progrès de la liberté qui mènent au déſir d’un nom : peut-être tous ces motifs réunis leur donnèrent d’autres inclinations.

On les vit parcourir l’intérieur du Bréſil d’une extrémité à l’autre. Ceux des Indiens qui leur réſiſtoient étaient mis à mort ; les