Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/197

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qu’elle montroit à ſon allié ſous l’aſpect d’une faveur tout-à-fait ſignalée. Depuis que la France ne tiroit plus de draps de la Grande-Bretagne, on s’étoit aperçu que la cherté de ſes vins nuiſoit trop à la balance, & l’on avoit cherché à en diminuer la conſommation, par l’augmentation des droits. Cette rigueur a été pouſſée plus loin par les mêmes motifs, ſans qu’on ait ceſſé de la faire enviſager à la cour de Liſbonne, comme un « preuve de l’attachement qu’on avoit pour elle.

Les manufactures Portugaiſes ne purent ſoutenir la concurrence Angloiſe. Elles diſparurent. La Grande-Bretagne habilla ſon nouvel allié ; & comme ce qu’elle achetoit de vin, d’huile, de ſel, de fruits, n’étoit preſque rien en comparaiſon de ce qu’elle vendoit, il fallut lui livrer l’or du Bréſil. La balance pencha de plus en plus de ſon côté ; & il n’étoit guère poſſible que cela fut autrement. Tous ceux qui ſe ſont élevés à la théorie du commerce, ou qui en ont ſuivi les révolutions, ſavent qu’un peuple actif, riche, intelligent, qui eſt parvenu à s’en appro-