Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/225

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ſervée aux générations ſuivantes. On peut hâter cette révolution, en déterminant les grands propriétaires à faire élever leurs enfans en Europe ; en réformant, en perfectionnant l’inſtitution publique en Portugal.

Toutes les idées s’impriment aisément dans des organes encore tendres. L’âme, ſans expérience avant l’âge de la réflexion, reçoit avec une égale docilité, le vrai & le faux en matière d’opinion, ce qui eſt favorable & ce qui eſt contraire à l’utilité publique. On peut accoutumer les jeunes gens à eſtimer leur raiſon, ou à la mépriſer ; à en faire uſage, ou à la négliger ; à la regarder comme le meilleur des guides, ou à ſe défier continuellement de ſes forces. Les pères défendent avec obſtination, les rêveries qu’ils ont ſucées avec le lait ; leurs enfans auront le même attachement pour les bons principes dont ils auront été nourris. Ils rapporteront dans le Bréſil des idées juſtes ſur la religion, ſur la morale, ſur l’adminiſtration, ſur le commerce, ſur l’agriculture. La métropole ne confiera qu’à eux les places importantes. Ils y développeront les talens qu’ils auront acquis, & la colonie changera de face. Les écrivains qui parleront d’elle, ne