Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

geât, ſoit qu’on en prît le ſuc par infuſion ; elles produiſoient toujours les plus prompts, les meilleurs effets. Les uſurpateurs de ces lieux, autrefois paiſibles, ont adopté ces ſimples toujours verds, toujours dans leur force ; & ils les ont préférés à tous les remèdes que l’Aſie eſt en poſſeſſion de fournir au reſte de l’univers.

IV. Le climat des iſles eſt-il agréable, eſt-il ſain ?

Pour le commun des hommes, il n’y a que deux ſaiſons aux iſles ; celle de la séchereſſe & celle de la pluie. La nature qui travaille ſans ceſſe & qui cache ſes opérations ſecrètes ſous une verdure continuelle, leur paroît toujours uniforme. Les obſervateurs qui étudient ſa marche dans la température du climat, dans toutes les révolutions du tems, & dans celle de la végétation, découvrent, qu’elle ſuit les mêmes routes qu’en Europe, quoique d’une manière moins ſenſible.

Ces changemens preſque imperceptibles ne préſervent pas des dangers & des incommodités d’un climat brûlant, tel qu’on doit l’attendre naturellement ſous la Zone Torride. Comme ces iſles ſont toutes ſituées entre les Tropiques, on y eſt aſſujetti, avec quelques différences qui naiſſent des poſi-