Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/256

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remarque-t-on que lorſque le vent d’oueſt ſouffle avec quelque violence, les arbres ſont renversés facilement ; de ſorte que pour juger de la force d’un ouragan, il ne ſuffit pas de ſavoir combien d’arbres ſont tombés, mais de quel côté ils ont été déracinés. Le vent d’eſt a deux cauſes permanentes, dont la vraiſemblance eſt frappante. La première eſt ce mouvement diurne qui fait rouler la terre d’occident en orient, & qui eſt néceſſairement plus rapide ſous la ligne équinoxiale que ſous les cercles de latitude, parce qu’il a plus d’eſpace à parcourir dans le même tems. La ſeconde vient de la chaleur du ſoleil qui en paroiſſant ſur l’horizon, raréfie, l’air, & l’oblige à fluer vers l’occident, à meſure que la terre avance vers l’orient.

Auſſi le vent d’eſt, qui ne ſe fait guère ſentir aux Antilles que vers les neuf ou dix heures du matin, augmente-t-il à meſure que le ſoleil monte ſur l’horizon. Il diminue à meſure que cet aſtre baiſſe. Il tombe enfin tout-à-fait vers le ſoir ; mais le long des côtes ſeulement, & non en pleine mer. Les raiſons de cette différence s’offrent d’elles-