Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/267

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des gorges formées par les montagnes de Sainte-Marthe. La diſtance où ſont quelques iſles de cette direction, n’eſt pas une raiſon ſuffiſante pour faire rejeter ce ſentiment ; parce que pluſieurs cauſes peuvent faire décliner vers le ſud ou vers l’eſt un courant d’air. Ainſi nous croyons qu’on s’eſt mépris, quand on a pensé que la violence d’un ouragan agiſſoit ſur tous les rumbs de vent.

Tels ſont les phénomènes deſtructeurs, au prix deſquels la nature fait acheter les richeſſes du Nouveau-Monde : mais quel obſtacle pouvoit arrêter l’audace du hardi navigateur qui l’avoit découvert ?

VI. Habitudes des Caraïbes, anciens habitans des iſles du vent.

Chriſtophe Colomb, après s’être établi à Saint-Domingue, une des grandes Antilles, reconnut les petites. Il n’y trouva pas des inſulaires auſſi foibles auſſi timides que ceux qu’il avoit d’abord ſubjugués. Les Caraïbes, qui ſe croyoient originaires de la Guyane, avoient la taille médiocre, renforcée & nerveuſe ; telle qu’il l’auroit fallu pour faire des hommes très-robuſtes, ſi leur vie & leurs exercices avoient ſecondé ces diſpoſitions. Leurs jambes pleines & nourries étoient communément bien faites ;