Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aſyle en Portugal, de vingt livres. La ſuperſtition arma bientôt Jean III contre cette nation trop persécutée. Ce prince en exigea vingt mille écus, & la réduiſit enſuite a l’eſclavage. Emanuel bannit, en 1496, ceux qui refusèrent de ſe faire chrétiens : mais il rendit la liberté aux autres, qui ne tardèrent pas à s’emparer du commerce de l’Aſie, dont on ouvroit alors les ſources. L’établiſſement de l’inquiſition ralentit, en 1548, leur activité. Les confiſcations que ſe permettoit ce tribunal odieux, & les taxes que le gouvernement leur arrachoit de tems en tems, augmentoit la défiance. Ils eſpérèrent que 250 000 livres qu’ils fournirent à Sébaſtien pour ſon expédition d’Afrique, leur procureroient quelque tranquilité. Malheureuſement pour eux, ce monarque imprudent eut une fin funeſte. Philippe II, qui étendit peu après ſes loix ſur le Portugal, régla que ceux de ſes ſujets qui deſcendoient d’un Juif ou d’un Maure, ne pourraient être admis ni dans l’état eccléſiaſtique, ni dans les charges civiles. Ce ſceau de réprobation qu’on imprimoit, pour ainſi dire, ſur le front de tous les nouveaux