Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/35

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la chaſſe & de la pêche ; là, de la culture des champs. Tant de différences dans la manière d’être & de vivre ne pouvoient manquer d’introduire de la variété dans les mœurs & dans les coutumes.

Les Bréſiliens étoient en général de la taille des Européens, mais ils étoient moins robuſtes. Ils avoient auſſi moins de maladies, & vivoient long-tems. Ils ne connoiſſoient aucun vêtement. Les femmes avoient les cheveux extrêmement longs, & les hommes les tenoient courts ; les femmes portoient en braſſelets des os d’une blancheur éclatante que les hommes portoient en collier ; les femmes peignoient leur viſage, au lieu que les hommes peignoient leur corps.

Chaque peuplade de ce vaſte continent avoit ſon idiome particulier, aucun n’avoit des termes pour exprimer des idées abſtraites & univerſelles. Cette pénurie de langage, commune à tous les peuples de l’Amérique, étoit la preuve du peu de progrès qu’y avoit fait l’eſprit humain. La reſſemblance des mots d’une langue avec les autres prouvoit que les trammigrations réciproques de ces ſauvages avoient été fréquentes.