Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/356

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La facilité qu’avoit le maréchal de Saxe de pénétrer dans l’intérieur des Provinces-Unies, étoit ce qui frappoit le plus les François. On conviendra ſans peine que rien ne paroiſſoit impoſſible aux armes victorieuſes de Louis XV : mais ſeroit-ce un paradoxe de dire que les Anglois éclairés ne déſiroient rien tant que cet événement ? Si la république, qui étoit dans l’impoſſibilité de ſe détacher de ſes alliés, avoit été conquiſe, ſes habitant, qui avoient des préjugés anciens & nouveaux contre le gouvernement, les loix, les mœurs, la religion de leur vainqueur, auroient-ils voulu vivre ſous ſa domination ? N’auroient-ils pas infailliblement porté leur population, leurs capitaux, leur induſtrie dans la Grande-Bretagne ? Et qui peut douter que de ſi grands avantages n’euſſent été infiniment plus précieux pour les Anglois, que l’alliance de la Hollande ?

À cette obſervation nous oſerons en ajouter une autre, qui, pour être auſſi nouvelle, ne paroîtra peut-être pas d’une vérité moins frappante. On a trouvé la cour de Vienne fort heureuſe ou fort habile d’avoir, par la