Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/376

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d’armes & de munitions. Depuis le commencement des hoſtilités, toute communication étoit interrompue entre ces grands établiſſemens & leur métropole. Ils ne pouvoient en recevoir des ſubſiſtançes, ni l’enrichir de leurs productions. Les bâtimens néceſſaires à l’exploitation des terres, n’étoient qu’un amas de décombres. Les maîtres & les eſclaves, également dépourvus de tout, ſe nourriſſoient des animaux conſacrés à l’agriculture. Si quelques avides navigateurs arrivoient juſqu’à eux, c’étoit, à travers de ſi grands périls, qu’il falloit payer au plus haut prix ce qu’ils apportoient, leur céder comme pour rien ce qu’ils conſentoient à prendre. C’étoit beaucoup que le colon n’appellât pas un libérateur. On, ne devoit pas préſumer que ſa vertu iroit juſqu’à ſe défendre opiniâtrement, contre un ennemi qui pouvoit mettre fin à ſes calamités.

C’eſt dans ces circonſtances que dix vaiſſeaux de ligne, des galiotes à bombe, des frégates, cinq mille hommes de débarquement partis d’Angleterre, ſe préſentèrent devant la Guadeloupe. Ils parurent le 22