Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/393

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vainqueur de leur patrie, que de renoncer aux commodités qu’ils étoient accoutumés à voir arriver d’Europe ; on réduiroit enfin la puiſſance qui auroit fait une ſi grande perte, à recevoir la loi qu’on voudrait lui impoſer.

D’après cette réflexion, une flotte composée de dix-neuf vaiſſeaux de ligne, de dix-huit frégates, d’environ cent cinquante bâtimens de tranſport, ayant à bord dix mille ſoldats qui devoient être joints par quatre mille hommes de l’Amérique Septentrionale, fut expédiée pour la Havane.

On choiſit pour ſe rendre devant cette place redoutable, l’ancien canal de Bahama, moins long, mais plus dangereux que le nouveau. Les obſtacles que préſentoit cette navigation peu connue & trop négligée, furent ſurmontés avec un ſuccès digne de la réputation de l’amiral Pockok. Il arriva le 6 juillet 1762 à ſa deſtination ; & le débarquement ſe fit ſans oppoſition ſix lieues à l’eſt des ouvrages effrayans qu’il falloit réduire.

Les opérations de terre ne furent pas auſſi bien conduites que celles de mer. Si Albe-