Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/398

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& cependant il ne tomba dans l’eſprit d’aucun de ceux qui avoient part à l’adminiſtration, de faire paſſer le tréſor du prince dans les terres, pour le ſouſtraire à l’ennemi.

La dernière négligence mit le comble à toutes les autres. On avoit laiſſé au milieu du foſſé, un bloc de rocher pointu & iſolé. Les Anglois mirent deſſus des planches tremblantes, qui appuyoient d’une part à la brèche, & de l’autre à la contreſcarpe. Un ſergent & quinze hommes y paſſèrent à une heure après midi. Ils s’accroupirent dans des pierres éboulées. Une compagnie de grenadiers & quelques autres ſoldats les ſuivirent. Lorſqu’ils ſe virent à peu près cent, au bout d’une heure, ils montèrent ſur la brèche, aſſurés de n’être pas découverts, & ils n’y trouvèrent perſonne pour la défendre. Il eſt vrai que Valaſco, averti de ce qui s’y paſſoit, accourut pour ſauver la place : mais il fut tué en arrivant ; & ſa mort troublant l’eſprit aux troupes qui le ſuivoient, elles ſe rendirent à une poignée de monde. L’oubli de mettre une ſentinelle pour obſerver les mouvemens d’un ennemi logé ſur le foſſé, décida de ce grand évé-