Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/40

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& portant leur enfant pendu au col dans une écharpe de coton, elles reprenoient leurs occupations ordinaires ſans aucun danger. En général, les ſuites des couches ſont moins fâcheuſes pour les femmes ſauvages que pour les femmes civilisées ; parce que les premières nouriſſent toutes leurs enfans, & que la pareſſe des hommes les condamne à une vie très-laborieuſe qui rend en elles l’écoulement périodique d’autant moins abondant, & les canaux excrétoires de ce ſang ſuperflu d’autant plus étroits. Un long repos, après l’enfantement, loin de leur être néceſſaire, leur deviendroit auſſi funeſte qu’il le ſeroit parmi nous aux femmes du peuple. Cette circonſtance n’eſt pas la ſeule où l’on voit les avantages des conditions diverſes ſe compenſer. Nous ſentons le beſoin de l’exercice. Nous allons chercher la ſanté à la campagne. Nos femmes commencent à mériter le nom de mères, en allaitant elles-mêmes leurs enfans. Ces enfans viennent d’être affranchis des entraves du maillot. Que ſignifient ces utiles & ſages innovations ? Si ce n’eſt que l’homme ne peut s’écarter indiſcrétement des loix de la